Encres

 

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Exposition fantômatique – Encre sur papier Canson – 10×21 cm

Jour après jour je dessinais comme si j’avais été l’océan dont les vagues se brisaient sur le rivage,  une après l’autre, étonnées de toucher la terre étrangère, insoupçonnée.

Sans chronologie, sans récit, sans message, j’étais la vague à la peau des flots, plissée par le vent et ma main glissait sur le papier ou sur l’écran, vagues du dessin, vagues dessins, brouillons peut-être, il ne m’appartenait pas d’en décider.

Et sans cesse se mouvaient les côtes, jouant avec mes vagues, illusion bien connue des navigateurs aspirant à la terre ferme et qui croient la deviner dans un reflet doré de l’astre plongeant dans l’horizon, vers la bouche obscure, vers nos rêves qui chaque nuit nous emportent, nous caressent, nous plongent dans l’effroi et nous quittent pantelants.

J’étais le dessin, la feuille qui se noie, s’arrache aux éléments pour rejoindre un temps le monde des oiseaux et d’un clin d’œil étonné les narguer, cueilli par une vrille portant plus loin que je ne le devinerai jamais, feuille perdue, écho inaudible et pourtant certain d’un monde à l’autre, numérique ou manuel, fusain ou stylet, écran ou main, recueillie autour d’un crayon palpitant, moineau que je voulais à peine retenir, de crainte de le blesser.

Puis le crayon s’envolait.

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Le pull rouge – Encre sur bois – 14×30 cm

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