Fraîcheurs – Été 2012 – Carnet A6
La végétation s’étend. Le manque d’eau, la sécheresse…
des alternances de froid et de chaud, des ravins, des ruisseaux,
autant d’épreuves, autant de graines faites pour les poches
pour la patience inimaginable.
J’aime leurs ondes, leurs alternances d’encres, tantôt fraîches tantôt fatiguées.
Je ne sais jamais ce que je vais dessiner.
Quand un trait en appelle un autre, je me retrouve en face
du gouffre de la signification, si rassuré de ne pas faire n’importe quoi.
Quel soulagement, quelle déception aussi de s’être fait piéger par le fantôme.
Les apparitions.
Mieux vaut travailler le retard avec la prudence des Sioux.
Parfois je tourne les dessins, les retourne, découvre le sens.
La quête du sens.
Même pas peur
des accidents. Au contraire.
Puis le chevalier revient.
Il a tout un périple à accomplir et voudrait m’inviter.
A devenir le paysage.
Il me prend pour qui le chevalier ?
Il ne sait pas que je ne m’en laisse pas conter.
Je serai le paysage si je veux.
Où bien la mouette rouge, après tout.
Je serai l’eau qui dégorge du pinceau.
La maison de Jean-Marc un été.
Un carré de fleurs avant l’orage.
Une marée d’algues vertes, peut-être que non.
Une échelle attendant que les noisettes soient à point.
La maison de Jean-Marc, de l’autre côté.
Un jour, la pirogue longera les hautes herbes.
Je verrai le désert,
Sommes-nous au monde pour être les serviteurs de ce qui nous dépasse ?
Quelque chose de froid a-t-il poussé entre nous
qui nous tienne à distance et communique nuit et jour ?